Données personnelles - Décryptage par Eric Barbry pour Le Nouvel Observateur Le Plus de l’action intentée par L’Association UFC-Que Choisir à l’encontre de Facebook, Twitter et Google sur les données personnelles devant le tribunal de grande instance de Paris.
Bien qu’il ne soit pas possible à ce stade de connaître précisément les fondements de l’action engagée, il semble que contrairement à ce qui est relayé dans la presse, la critique ne porte pas uniquement sur la demande de modification des clauses contractuelles jugées abusives dans l’utilisation des données personnelles des utilisateurs de ces réseaux. Elle porte aussi sur la licence globale accordée de facto par les utilisateurs aux réseaux sur leur « créations » ou les contenus diffusés.
Il s’agit là de deux questions extrêmement intéressantes mais qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Sur le fond, bien malin celui qui peut anticiper la décision du tribunal tant les éléments de part et d’autres peuvent paraître pertinents : libre arbitre de l’internaute d’une part versus protection de l’internaute contre lui-même d’autre part.
Selon moi le débat va se cristalliser autour de deux options : protection inside versus protection outside. Soit les des données personnelles sont originellement protégées, et c’est à l’usager de désactiver cette protection s’il le souhaite. Soit les données et les profils sont naturellement ouverts et publics, auxquels cas il faut que chacun détermine via le paramétrage le degré de protection de ses des données personnelles.
Aujourd’hui, la logique voudrait que l’on assiste les personnes. Il est normal qu’on protège leurs des données personnelles, qu’on ne permette pas à n’importe qui de réutiliser leurs photos, leurs films ou leurs adresses e-mail n’importe comment. Libre à elles ensuite de se soustraire à cette protection. En attendant, la protection par défaut devrait être la norme.
Eric Barbry pour Le Nouvel Observateur Le Plus, le 26 mars 2014